2009-02-05


FAIRE REVIVRE LA MÉMOIRE DE SES ANCETRES

Samuel, descendant d’un père québécois et d’une mère algonquine, se sert de son statut de Métis pour ouvrir des frontières entre blancs et autochtones.

Sur sa réserve, c’était difficile : à l’extérieur il était attaqué, dans sa réserve également où il n’était pas reconnu comme un Algonquin.

A 15 ans, il quitte le foyer familial, avec 5 $ en poche. Il vend de la dope et finit par avoir un gros problème de consommation. «J’ai perdu l’odorat et le goût à cause de la coke. Mais le jour de la naissance de mon fils, tout est revenu, j’ai dit à ma blonde qu’elle sentait bon.»

A 20 ans, il retrouve sa mère et sa grand-mère et recommence à parler algonquin, la langue de son enfance. «Ceux qui ignorent les aînés perdent l’essentiel, ils ont tellement de choses à nous dire». Chaque fois que Samuel retourne en Abitibi, il s’enferme avec sa grand-mère, seulement pour l’écouter parler. Il est devenu un gars de famille. «J’aime être avec ma mère, ma grand-mère, mes deux sœurs dont je suis très proche, être avec ma blonde et mon fils».

La musique a aussi été salutaire au gars endurci qu’il commençait à devenir. Grâce à une cinéaste, il commence à composer et à chanter. «Sans la musique, je serais aujourd’hui en prison». Que Dieu bénisse l’Amérique, la Terre et tous les peuples qui ont souffert, chante-t-il.
Le rappeur est optimiste et il veut continuer d’œuvrer à la réconciliation entre blancs et Amérindiens. «Les Etats-Unis ont un président noir, pourquoi le Canada, un jour, n’aurait pas un premier ministre d’origine autochtone? Qui sait, ce sera peut-être mon fils!»

(Lu dans l’Itinéraire, février 2009)

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