2008-03-24

TAIZÉ… un tout petit village

Un petit village qui résiste à cette société de consommation, de valeurs superficielles, de superflu, du temps pressé et de l’individualisme.

En montant cette côte où le petit village de Taizé est perché, j’ai ressenti la force de ce lieu de prière, la grande énergie qui émanait de ce monticule. Ce fut le choc! Une nuée de jeunes adultes allant dans tous les sens. Mes premiers pas dans ce complexe immense de Taizé étaient tout simplement étourdissants. Il y avait des bagages partout et beaucoup d’autobus. Comment peut-on s’imaginer passer là une semaine d’intériorité?
Pourtant, petit à petit, le chaos s ‘évanouit, laissant la place à un état de béatitude: le coeur s'adoucit, l’âme se nourrit.
Qu’est-ce qu’il y a de si spécial à Taizé ? Soi-même, sa vérité, sa réalité. Toutes les individualités s’unissent pour ne former qu’une seule voix de prières et de chants. Même s’il y a 5000 personnes dans un même lieu, il y a toujours soi-même présent pour parler intimement à Dieu. Recueillement. Silence. Intimité.
Ce qui rend Taizé unique est cet unisson ultime de respect, d’intimité partagée, de simplicité.
Même si on ne la trouve pas sur une carte routière, elle est sur la carte de mon cœur!

Thierry

2008-03-11

Ça saute aux yeux... Par Mariève Tremblay


"Quelle histoire touchante! Etre sourde et
non- voyante pour faire sa vie n'est
sûrement pas toujours de tout repos.
Quel courage de trouver la joie malgré
sa différence, c'est une belle leçon de vie
qu'elle nous apporte.
" Voici une description faite de son contact
avec Éveline par son interprète Hélène:

"Nous étions à la chapelle; son regard s’est posé sur moi, profond, confiant, paisible, alors que je m’asseyais pour la première fois à ses côtés. Nos mains s’étaient rejointes.

Éveline est née sourde. Chaque jour où je la voisine, son accueil me ramène résolument à elle. J’embrasse ses mains, elle ouvre les yeux d’un jet, renverse la tête en riant et me serre tout contre elle. Elle a tant à dire et j’ai tant à apprendre. Elle sait tout : les potins, l’actualité, mon cœur, les lois, l’horaire, les autres, hier et demain. On jase, on jase. Elle m’enseigne la vie. Et après on marche. Tout le monde vient à elle. On jase juste un peu plus. Pourquoi tous les mots alors que d’un haussement, elle devient complice, d’un subtil clignement, elle désapprouve, d’un plissement, elle remercie !

Le regard éclairé de ses mimiques, nourri de son sourire qui aime… le regard d’une femme extraordinaire qui a vu 81 ans passer.

Éveline est aujourd’hui aveugle et je suis son interprète. Avec toute mon affection, Hélène "

2008-03-10

DES PASSAGERS SANS VALISE

Michel est un chauffeur d’autobus pas comme les autres. Sa clientèle est celle des sans-abri, donc sans-valise. Son circuit est celui des rues du centre-ville de Montréal. Son terminus est l’un des refuges où les sans-abri peuvent trouver un gîte pour la nuit. C’est là qu’il dépose ses clients sans-valise. Tous les soirs, de décembre à fin mars, Michel sillonne les rues du Centre-Sud et du Centre-ville, il fait la navette entre 4 maisons pour sans-abri, il fait monter ses clients transis par le froid et le vent.
«On ne peut les laisser dehors à -20° »

Beau témoignage de compassion !

(Revue de Presse, Quart-Monde)

2008-03-06

UNE PERSONNE BLESSÉE,

Ana est née au Salvador.
« Toute jeune, j’ai été abusée par mon frère, mon père, mon beau-père, les voisins. A 18 ans, je suis partie au Guatemala, puis au Mexique. A travers une vie de misère et d’itinérance, j’ai eu trois enfants dont un trisomique. Puis je suis passée aux Etats-Unis où, malgré mon manque d’instruction car je ne suis jamais allée à l’école, j’ai fini par exercer de vrais métiers : blanchisseuse, couturière. Mon idée était d’aller au Canada pour éloigner mes enfants de la misère. A 49 ans, le Canada et le Québec m’accueillent et pour la première fois j’ai obtenu un appartement et découvert une dignité que je n’avais jamais connue. Maintenant, je me sens considérée comme une personne. Une personne blessée mais une personne quand même. »
__________________

Bravo Ana, pour ton courage, ta volonté de sortir de ta misère et ton amour pour tes enfant! Nous te souhaitons de trouver au Canada un milieu et des gens qui reconnaissent tes droits de femme et de mère pour que tu puisses vivre dans la dignité. Tu as toute ma compassion !