2009-06-25

DES GENS DE LA RUE à l'hôpital
Un jour, un type que je connais et qui est pauvre est entré à l'urgence d'un hôpital pour y subir un lavement d'estomac, il est connu des membres de l'hôpital et on ne lui a pas offert les services qu'il était en droit de recevoir.
Il y a quelques mois, j'y suis allé moi-même pour une prise de sang et on ne m'a pas désinfecté avant de me piquer.
J'ai l'impression que certaines personnes, parmi le personnel des hôpitaux, continuent à entretenir des préjugés à l'endroit des pauvres, des assistés sociaux, des gens de la rue, car ils n'ont souvent plus de famille, donc personne, aucun témoin pour les défendre si l'hôpital ne les soigne pas comme elle le devrait.
Mon ami aurait dû susciter plus de compassion de la part du personnel hospitalier. Moi aussi j'ai été mal reçu à plusieurs reprises.
Si des médecins, des innfirmières, des techniciens de laboratoire me lisent, j'espère qu'ils prendront ce message au sérieux.
Jacques (Revue l'Itinéraire)

2009-06-17

FALLAIT-IL QUE JE DEVIENNE SOURDE POUR ENTENDRE?

Titre du volume écrit par A.Paquin.

En débutant l'écriture de ce livre, il n'était qu'une bouée de sauvetage, dans l'espoir qu'avec un effort constant je garderais mon équilibre intérieur, car à l'extérieur, il était absent à cause de ma surdité. Par ce moyen, je croyais faire le vide, oublier, mais le contraire s'est alors produit. Ce temps de silence et ces écrits m'ont plongée dans un face-à-face avec moi-même et je me suis retrouvée dans des zones insoupçonnées, des facettes inconnues jusqu'à ce jour, comme devant un miroir qui reflète trop bien nos états d'âme.

La recherche d'un sens à ma vie comme à tâtons, à travers des questionnements sans réponses. Mes cris se sont orientés vers d'autres attentes. J'ai trouvé un sens à la souffrance qui m'habitait, mais sans pour autant qu'elle en soit allégée. J'ai connu un moment de grâce, et c'est à travers un regard de foi que j'ai pu laisser un Autre prendre place dans mon silence. Cet Autre a pris la gouverne de ma vie. Un sentiment de confiance a commencé à germer, une espèce d'abandon a pu naître en moi, celui de l'enfant qui s'émerveille. Et une certaine paix s'est établie.

2009-06-12

DUR DE VIVRE DANS LA RUE

Bonjour ! Mon nom est Ghislain et je suis camelot pour un journal de rue. Pendant 10 ans, j’ai travaillé à mon compte dans l’entretien ménager, mais j’ai tout perdu à cause de la récession.

Je me suis retrouvé à la rue et je dors dans la rue. C’est dur pour mon orgueil, car avant de tout perdre, j’avais tout : ma maison, ma compagnie. Je ne manquais jamais d’argent.

Maintenant je n’ai plus rien et je me retrouve sans le sou. Je ne veux pas recevoir d’aide sociale, je me cherche donc un travail. Cependant, quand je dis aux employeurs que je dors dans la rue, ils ont des réticences; c’est difficile de me trouver un emploi et sans emploi, pas de logement. Je me trouve dans un cercle vicieux.

J’essaie de survivre en vendant un journal de rue et j’aime ça, car je suis en contact avec le public et j’aime voir du monde.

Je garde espoir et je confie ma vie à mon Dieu d’amour. Je vous souhaite une bonne journée.

(Du journal l’Itinéraire, mai 2009)

2009-06-07

JACQUELINE: LA LONGÉVITÉ D'UNE BÉNÉVOLE

Jacqueline, une charmante octogénaire, donne son temps à l'accueil de la Maison du Père depuis 32 ans. Au cours des années, Jacqueline a occupé plusieurs fonctions, notamment à l'accueil et à la cuisine. A ses débuts, les moyens de l'organisme étaient rudimentaires. Au-delà de tout, ce qui a incité Jacqueline à poursuivre son bénévolat à la Maison du Père, c'est la relation humaine qu'elle a développée au fil du temps avec les itinérants. "Je ne les juge pas, je les accepte tels qu'ils sont. J'en rencontre de tous les milieux, des-ex-prisonniers jusqu'à des ex-avocats ou des ex-médecins. Ils ont souvent un grand besoin de parler et je les écoute", explique-t-elle. Jacqueline déplore l'indifférence de certaines personnes face au phénomène grandissant de l'itinérance. "Il faut les aimer tels qu'ils sont et sans condition, sinon rien n'est possible!" Cette lumineuse bénévole n'est certainement pas prête à abandonner les plus démunis: " La Maison du Père, c'est mon université. J'y ai beaucoup appris sur moi-même, sur les êtres humains et j'y apprends toujours", confie-t-elle.
(Journal l'Itinéraire)

2009-06-04

Un droit au cri

La maladie comporte son lot d'inconvénients et d'inquiétudes: autant
pour la personne atteinte que pour ses proches, il n'est pas toujours
facile d'affronter la situation. Lors d'un échange entre personnes
mala­des dans un établissement de santé, Raymonde raconte:
«J'ai l'impression que les gens ont parfois peur de nous visiter,
qu'ils nous fuient, et ça fait mal.» Claude ajoute: «C'est sûr que si c'est
pour être seulement pris en pitié, ce n'est pas ça qui va me re­monter
le moral!»
Une autre avance l'hypothèse: «Peut-être se sentent-ils aussi
impuissants que nous dans ce qui nous arrive, peut-être ont-ils
peur de ce que cela peut éveiller en eux!» Il est fort
possible que nos peurs soient liées à nos propres blessures.
Elles peuvent nous hanter comme elles peuvent devenir une
chance d'épanouissement et une occasion de rencontre authentique
avec Dieu.

Et si Dieu était à la fois inutile et essentiel ! Et si cette guérison prenait
une forme inattendue, et si cette guérison touchait mes profondeurs…
Charles, lui, reçoit de nombreuses visites de parents et amis :
« Moi, ils me prennent comme je suis, ils sont juste là. Ils sont
contents de me voir et moi aussi. » Ëtre là, juste là avoir le goût
de la rencontre avec l’autre. Pas de scénario préparatoire à se faire,
plus besoin d’empêcher l’autre de pleurer, ou de se retenir de rire,
seulement être présent et laisser aller la vie… voilà un contrat à la fois
simple et exigeant, puisqu’il demande un un accueil de ce qui se vit
et une présence à l’autre.
Alain Dompierre