2009-06-04

Un droit au cri

La maladie comporte son lot d'inconvénients et d'inquiétudes: autant
pour la personne atteinte que pour ses proches, il n'est pas toujours
facile d'affronter la situation. Lors d'un échange entre personnes
mala­des dans un établissement de santé, Raymonde raconte:
«J'ai l'impression que les gens ont parfois peur de nous visiter,
qu'ils nous fuient, et ça fait mal.» Claude ajoute: «C'est sûr que si c'est
pour être seulement pris en pitié, ce n'est pas ça qui va me re­monter
le moral!»
Une autre avance l'hypothèse: «Peut-être se sentent-ils aussi
impuissants que nous dans ce qui nous arrive, peut-être ont-ils
peur de ce que cela peut éveiller en eux!» Il est fort
possible que nos peurs soient liées à nos propres blessures.
Elles peuvent nous hanter comme elles peuvent devenir une
chance d'épanouissement et une occasion de rencontre authentique
avec Dieu.

Et si Dieu était à la fois inutile et essentiel ! Et si cette guérison prenait
une forme inattendue, et si cette guérison touchait mes profondeurs…
Charles, lui, reçoit de nombreuses visites de parents et amis :
« Moi, ils me prennent comme je suis, ils sont juste là. Ils sont
contents de me voir et moi aussi. » Ëtre là, juste là avoir le goût
de la rencontre avec l’autre. Pas de scénario préparatoire à se faire,
plus besoin d’empêcher l’autre de pleurer, ou de se retenir de rire,
seulement être présent et laisser aller la vie… voilà un contrat à la fois
simple et exigeant, puisqu’il demande un un accueil de ce qui se vit
et une présence à l’autre.
Alain Dompierre

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