2014-12-01

STEVE, UN BATTANT

Sa devise « Tomber c’est humain, se relever c’est divin »!

Né à Montréal, élevé en Abitibi, son enfance n’a pas été facile.  La rue à 17 ans,  chassé par sa mère, il se voit obligé de quitter le CEGEP.

Commencent alors toutes sortes de jobs: construction, cuisine, vente de drogues.  C’est à 29 ans qu’il se retrouve dans la rue pour de vrai.  Il plonge dans un milieu de stupéfiants et d’alcool.  Il s’imaginait avoir un mode de vie de bohème, sans horaire ni contrainte.  Une fausse liberté qu’il regrette aujourd’hui.

Fatigué, il souhaite s’en sortir, entreprend une thérapie et reprend l’école.  Il obtient 100% à son premier examen, mais une double opération au pied, suite à un accident, ne lui permet pas de continuer les cours.

Aujourd’hui Steve a un logement, il travaille pour gagner sa vie.  L’Itinéraire lui a permis de retrouver une autodiscipline et de la fierté. Il est très bon vendeur : «Ce n’est pas le fun tous les jours mais j’ai des clients qui en valent vraiment la peine. »

«J’ai toujours eu du beau monde sur ma route : ma fille de 12 ans est ma plus grande fierté ». 

S’il ne sait pas de quoi demain sera fait, il a certainement beaucoup d’espoir en l’avenir.

M.Fauquet

(publié avec l’autorisation de l’Itinéraire)

2014-11-15

SPIRALE DE MALHEUR

Claude a connu une bonne enfance.  Jeune adulte, on lui diagnostique la maladie de Crohn, c’est à ce moment que sa vie bascule : il tombe progressivement dans la consommation de drogues, d’abord pour pallier la douleur de sa maladie, ensuite par dépendance.  La toxicomanie est une ‘‘spirale de malheur’’, une lutte quotidienne pour Claude.

À l’époque, il ne voyait pas le jour où il mettrait un terme à sa consommation, le paradis artificiel étant un aboutissement en soi.  La lueur d’espoir n’est jamais bien loin par contre; c’est du fond du gouffre qu’il trouve lui-même la volonté et la conscience pour arrêter de consommer.  Graduellement, il s’affranchit de sa dépendance.

Il trouve l’Itinéraire et le magazine lui permet de briser l’isolement grâce au contact avec les gens et d’acquérir une autonomie financière qui l’encourage à continuer.  Son plus grand rêve est de retrouver l’inspiration, comme avant, la créativité et l’humour. 

Petit train va loin!

Isaac G.
(Publié avec l’autorisation de l’Itinéraire)



2014-09-08

BEAU TÉMOIGNAGE DE COURTOISIE


Sandrine et Didier, deux français venus d’un tout petit  village de Bourgogne, témoignent d’une expérience difficile qui connut pourtant une fin heureuse.

«Nous rêvions de voyager au Canada depuis longtemps et nous sommes venus visiter Montréal pour la première fois.  Le séjour fut meilleur que tout ce que nous aurions pu espérer, notamment grâce à la courtoisie peu commune et à  la  générosité de la part d’un musicien du métro.

Dès le début, nous nous sommes sentis perdus dans le métro, incapables de trouver la façon de nous rendre au Biodôme.  Nous avons fait plusieurs essais dans les longs couloirs d’une importante bouche de métro. Sans succès!

Un saxophoniste qui jouait dans la station a remarqué notre confusion et nous a interceptés entre deux morceaux de jazz en nous disant gentiment : ‘’Vous cherchez quelque chose, pourrais-je vous aider’’?  Comme nous devions avoir l’air soulagé, il rangea son instrument dans son étui et a pris le temps de nous accompagner à une carte du réseau du métro de Montréal et de nous expliquer où aller et comment transférer de ligne de métro. En plus, il nous a recommandé une panoplie d’endroits à visiter, tous plus charmants les uns que les autres.

Il va sans dire que notre séjour à Montréal fut mémorable grâce à la générosité des gens comme ce musicien du métro.  Nous espérons revenir très bientôt!»

Lu dans le journal l’Itinéraire
(publié avec autorisation)

2014-09-01

EN SOUVENIR DE SŒUR ESTELLE LAUZON, s.p.


Sœur Estelle est décédée, de façon violente, au matin du 13 août 2007, mais ce témoignage,  d’un de ses protégés de l’Auberge, fait remonter des souvenirs à nos mémoires.

À l’Auberge de l’Étoile, qu’elle avait dirigé avec un Missionnaire des Saints Apôtres, X faisait son entrée comme résidant; pour lui l’Auberge était un souffle d’accueil, de charité, d’espérance, de partage et d’amour.

Son séjour fut une expérience enrichissante de communion fraternelle.  Souffrant à son arrivée, confus, apeuré, tremblant au-dedans, on lui a tendu la main.

«À l’Auberge c’était comme une union, une communion, une expérience de vie partagée dans la foi, dans une ouverture d’esprit hors du commun.  Il ne peut y avoir que l’Amour véritable à la source même de cette union formidable et incomparable.  Des liens solides d’amitié se sont créés, dans nos cœurs, dans nos vies.  C’est une grande reconnaissance qui m’habite. J’ai quitté l’Auberge de l’Étoile en pensant que nous avons tous une lumière, une petite étoile qui brille, qui luit au fond de nos cœurs»!
X



2014-07-05

Prendre mon envol

À l’automne de ma vie, comme les outardes, je prenais un nouvel envol. Avec confiance, j’ai prié Mère Gamelin d’être chef de ce nouveau chantier dans ma vie, tout en lui dessinant les balises et les avenues incontournables.

« Elle n’a rien compris, » pensais-je. Aujourd’hui, je sais que « JE » n’avais rien compris. Sur ma route, je ne voyais que les cônes oranges, les détours, les sens uniques, alors que les lumières éclairaient de nouveaux chemins de vie pour moi. De nouvelles voies s’ouvraient à moi et, dans la noirceur qui m’habitait,  je n’étais pas à l’écoute. J’avais ignoré la main tendue, les mains ouvertes, l’accueil chaleureux sur le seuil d’une porte.

Comme un jardin, le bonheur se cultive à la saveur des saisons de la vie et à la couleur que l’on veut bien lui donner. Comme on fait son jardin, on a le choix de cueillir les fruits à l’heure des moissons. Pour moi, ainsi va la vie. Aussi loin que je me rappelle, j’ai choisi de semer des graines de bonheur et d’en partager la récolte.

C’est sur l’invitation d’un ami à être hôtesse dans un salon funéraire que j’ai traversé la première porte avec une certaine fragilité. (Je crois même que c’était la journée de Mère Gamelin) Un salon funéraire? Impensable pour moi qui avais perdu plusieurs êtres chers de façon tragique, les blessures n’étaient pas cicatrisées.

Savons-nous à quel moment la vie nous ouvre de nouvelles portes? À quel moment nous devenons les instruments de la Providence? À quel moment nous réalisons que la Providence nous accompagne au quotidien sur la route de la vie depuis toujours? J’ai, depuis, les mains ouvertes et une main tendue. J’ai renouvelé mon contrat d’amour avec là-haut.

Je ne suis pas dans le passé, je suis dans l’aujourd’hui et dans l’avenir. Après plusieurs conversations avec le couple d’amis, après avoir  partagé leurs expériences et leur cheminement, encouragée, j’ai  accepté. Quel défi! Quelle découverte! Quel enrichissement personnel !

 J’ai mis un certain temps avant d’éprouver une aisance confortable. J’apprivoise toujours, au-delà des salons funéraires, mes peurs, mes souvenirs qui remontent en présence des personnes décédées. Il y a un quelque chose d’éphémère dans un salon funéraire.

Et comme dans la chanson de Jean Gabin :
Le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau…

…Moi qui suis à l’automne de ma vie

... On oublie tant de soirs de tristesse…Mais jamais un matin de tendresse !

…Maintenant, je sais….Je sais qu’on ne sait jamais!

…On ne sait jamais le bruit, ni la couleur des choses.

C’est tout ce que je sais…mais ça, je le sais.

 Merci de m’avoir ouvert la porte de votre confiance et le jardin de votre cœur.

Je vous aime et, comme on fait son jardin, pensez à semer des graines d’amour!

 Pierrette C. Associée Providence

Pour avoir accès au texte complet: http://www.providenceintl.org/fr/

2014-06-19

VOUS M'AVEZ RECONNU...

Rue Ste-Catherine, coin Berri, à Montréal, un camelot offre un Journal l'Itinéraire aux passants. Je m'arrête, un simple bonjour, je m'informe de ses ventes; en ouvrant mon portefeuille, nous faisons la conversation... Je le quitte sur un 'bonne journée' et lui de me répondre: ''Merci de m'avoir reconnu''. Comme disent certains: ''Ma journée est faite!''. Cette parole me revient sans cesse au cours de la journée. Je le saluerai par son prénom, lors de notre prochaine rencontre et nous serons deux à nous reconnaître! Th.

2014-05-19

2014-04-22

PRENDRE SOIN

Toute ma vie, on m’a enseigné à prendre soin de la maison où j’habitais. C’est pareil pour la Terre, elle a besoin que nous prenions soin d’elle car elle nous apporte la vie par les ressources qu’elle nous offre et par le cadeau des fleurs et des arbres, dès notre réveil, chaque jour.

Il nous faut changer nos valeurs et nos façons de vivre si nous voulons défendre la Terre contre les modèles de production et de consommation qui dévastent l’environnement et épuisent les ressources naturelles de notre Création. Cela requiert que chaque personne prenne conscience de ce qu’elle fait.

Un exemple : un groupe de jeunes accompagné d’une éducatrice, au Salvador, qui décident de débarrasser la rue de bouteilles et autres déchets. L’éducatrice s’emploie aussi à intéresser les jeunes au recyclage et à conscientiser les gens au fait que la Terre est leur foyer et qu’ils doivent la garder propre pour qu’elle soit belle. Un petit geste concret qui peut contribuer à transformer peu à peu notre attitude face au soin à prodiguer à la Terre, notre foyer.

Ma Belle Maison, merci d’ouvrir mon cœur pour que j’entende ton cri de douleur, semblable à celui du pauvre qui me supplie de prendre soin de toi car tu es vivante.

Vilma F., Salvador

2014-03-18

IL ME MANQUAIT 25 cents

Quand mon mari est mort,je me suis retrouvée toute seule pour m'occuper de tout, j'ai été mal conseillée et j'ai perdu notre maison. J'ai fini par déménager à Montréal pour travailler au salaire minimum dans un restaurant. Un soir, en rentrant du travail vers 23 heures, au métro, je fouillais dans ma sacoche pour payer le prix du billet, il me manquait 25 cents. Il y avait un homme qui me suivait, j'étais nerveuse, croyant qu'il s'impatientait. Il s'est penché vers moi pour me dire: '' Prenez votre temps madame, vous n'êtes pas la seule à en arracher'' et en même temps, il me mettait quelque chose dans la main en me disant ''c'est tout ce que j'ai '' et il est parti à l'autre bout du quai. J'ai regardé combien il m'avait donné: 17$. Pour moi, c'était comme s'il m'avait donné 17 000$. Ne voulant pas le gêner, je ne l'ai pas remercié, je le fais aujourd'hui, je profite de ces pages pour lui dire MERCI. S.Lalonde (Extrait du journal L'Itinéraire, Publié avec autorisation)

2014-02-10

IL A TROUVÉ LA VOIX DU CŒUR…


Depuis quelques années, il accompagne des jeunes en fin de vie. Une flamme ardente adoucit ses yeux d’un bleu profond lorsqu’il parle de son parcours des 15 dernières années.

Sa vie en a été changée, transformée, lorsqu’on a demandé à Jean-Marie Lapointe d’accompagner de jeunes mourants. «Les moments où je me sens le plus heureux, utile, vivant et vrai, c’est quand je suis en compagnie de personnes qui vont mourir ou qui ont des limitations, un handicap, qui sont dans la rue.» Il sent avoir trouvé sa mission sur terre, trouvé la voix du cœur depuis qu’il a accepté sa fragilité.

«Quand j’écoute les témoignages de personnes qui se savent atteintes d’une maladie terminale, souvent ils me disent que c’est la période la plus intense de leur vie, je pense que le grand défi de la vie, c’est de vivre comme si on se savait atteint d’une maladie mortelle et que notre temps était compté.»

Pour Jean-Marie, accompagner les jeunes en fin de vie et soutenir la cause des itinérants vont de pair. Pour appuyer ses dires, il cite une étude qu’il a lue récemment, la personne qui donne ressent le même bienfait au niveau du cerveau. Quand tu donnes, tu te fais du bien, c’est une réaction chimique du cerveau, ça te fait du bien, ça fait du bien à la personne qui reçoit et à celle qui donne. Alors tout le monde est gagnant.

Sylvain-Claude F.