2008-10-21

MA VIE N’EST PAS TOUJOURS ROSE
par Michel L.

J’écris pour me libérer, me confier et faire sortir le trop gros que j’ai sur les épaules et la conscience.

Je vis dans un endroit qui n’est pas de tout repos : consommation de drogues, agressivité, insécurité…Je ne me sens pas chez moi, libre de faire ce que j’ai envie, de peindre, de sculpter car j’ai la tête pleine d’images. Je veux me trouver un logement et reprendre ma vie en main. Je pleure parfois sur la ruine de ma vie, j’ai perdu contact avec ma famille. Pour l’instant je survis, mais qui peut dire que la vie est facile?

À 50 ans, porteur du VIH et avec ma santé qui se détériore, je continue de me battre pour ma dignité, ma liberté et mon univers de bonheur.

(L’Itinéraire, octobre 2008)

2008-10-02

JE MARCHE LA TÊTE HAUTE

France a travaillé comme couturière jusqu’à 46 ans, sans savoir lire et écrire. A cet âge, elle s’inscrit à un groupe en alphabétisation et elle reprend confiance. « J’ai désormais plus d’assurance en mes capacités ».

Son énergie a gagné sa fille qui s’apprête à entrer au GEGEP. « Ma fille a appris aussi à travers ma démarche. Elle m’a vue me prendre en mains et ça l’encourage. Elle a compris qu’il ne faut pas attendre après les autres pour s’aider soi-même ».

« J’encourage les adultes à avouer leurs difficultés avec la lecture, à s’inscrire en alphabétisation et à cesser d’avoir peur ».

France a retrouvé la fierté. « J’ai appris à m’accepter et je marche la tête haute ».

(L’Itinéraire, septembre 2008)
HEUREUX DE CE QUE J’AI

J’aime beaucoup les bijoux, j’habite un quartier défavorisé mais je fais attention à mon image.

L’argent que je mettais dans la drogue et l’alcool est investi maintenant dans les choses plus essentielles comme la nourriture, des cadeaux que je fais aux personnes qui me sont proches.

Quand j’ai arrêté de fumer, je me suis permis un voyage pour aller voir ma famille.

Je crois que le fait d’avoir connu la rue et la pauvreté me fait apprécier ce que j’ai aujourd’hui.

J’ai des rêves mais je suis heureux de ce que j’ai aujourd’hui.

Richard T. (L’Itinéraire)