2016-06-21

AUX FUNÉRAILLES DE ROSE-MARIE


 CHOISIE POUR SERVIR  (Matthieu 25, 31-45)

Rose-Marie était une femme consacrée au service des autres et de l'Autre.  Maurice Zundel, mystique du siècle dernier que Rose-Marie aimait beaucoup, ne cessait de redire qu'au centre de sa toile, Dieu inscrivit cette prodigieuse équation: l'humain=Dieu.  Femme qui était de l'étoffe de Dieu, elle l'a revêtue toute sa vie, elle a signé de sa vie le legs testamentaire de Jésus au soir du Jeudi Saint: celui du service par en bas représenté par l'abaissement et le lavement des pieds et celui du service par en haut  en le servant dans son Eucharistie quotidienne. Elle est demeurée, même aux heures de grandes souffrances devant le vécu humain, devant les atrocités des comportements de destruction que nous observons, en tenue  de service, en tenue de foi.

L'évangile de Matthieu  photographie bien ce que fut sa vie. Rose-Marie ne refusait jamais rien, ne s'arrêtait jamais. On pouvait lui demander n'importe quand, n'importe quel service. Sa joie était grande de faire naître à la foi les enfants qu'elle accompagnait dans leur confirmation, leur communion, leur première confession. Elle prit aussi au sérieux ce qu'écrit l'apôtre Matthieu. « J'étais malade, et vous m'avez visité, pauvre, et vous m'avez vêtu. »    Sa manière de vivre était signée JÉSUS VENU POUR SERVIR.  Son service a mis au monde beaucoup de personnes. Rose-Marie vient de signer de sa vie ce que disait cet enfant. ‘’ Elle vient de donner, de nous donner ce qu’il lui restait à donner : sa vie. ‘’

Elle vient de faire don de sa vie au Dieu de sa foi. Elle  vient de passer de ce monde à son Père. Elle connait maintenant la grâce des grâces, le bonheur des bonheurs : une vie sans souffrance, une vie de plénitude. Telle est notre foi. Telle était sa foi. Comme Marie, elle s'est fait visitation. Sur la route, elle n'a jamais perdu son enthousiasme, sa fougue, son empressement à s'offrir, à prendre les devants.

Cette vie vécue en état de service, en état de course pour dépanner, toujours avec joie, s’est transformée ces dernières années en une vie offrande de sa souffrance,  de plus en plus pénétrante, insupportable aussi. Dieu voulait qu’elle termine sa vie dans son sacerdoce.

Rose-Marie vient d’entrer dans cet « espace neuf »- peu importe où, mais « neuf » - dans cette espèce de vie nouvelle, disent les Pères de l’Église, que sa foi lui assurait de rejoindre. Elle vient de changer d’adresse, de citoyenneté. Elle devient citoyenne du ciel,  membre de la famille de Dieu (Ep. 2, 20).

Que ce soit au moment où la maladie faisait son œuvre, elle offrait son aide aux plus démunis en rédigeant plus de 130 rapports d'impôt. Que ce soit par sa disponibilité à s'occuper du service d'accompagnement, que ce soit  sa fougue à montrer aux enfants la beauté de Dieu, que ce soit en offrant son temps au bazar, ou sa voix chantante pour élever les cœurs à la prière, elle n'était que service. Elle n'était que compassion. Elle préférait trébucher plutôt que de ne rien faire. Cette terre pour Rose-Marie n'était pas pour demain, ni après demain, ni pour dans dix ans, mais pour aujourd'hui.

Loin de moi de la canoniser. Elle avait des us et coutumes étonnants. Un matin alors que je visitais Léo, j’ai accepté un café. En lui demandant un peu de lait, j'entends cette réponse : Rose-Marie ne veut pas que j'ouvre son frigidaire.  Léo devra maintenant non seulement ouvrir le frigo, mais apprendre à se faire à manger. Elle avait des mains pour servir, un cœur pour aimer. Rencontrée à l'hôpital quelques semaines avant sa mort, elle me disait que cela la tenait en vie. Cette manière de vivre donne du poids de sens, du poids d'être à toute existence.  Nous devenons humains en servant. Elle n'était pas,  comme l'exprime le pape François, une chrétienne empesée, repliée sur elle-même, ratatinée.

Mais qu'est-ce que servir ? Pour elle, c'était plus que de faire quelque chose, que d'agir. Pour elle, servir était son être profond. C'était son ADN, sa marque de commerce. Elle nous lègue ceci: tout chrétien est comme un livre ouvert dans lequel les jeunes générations peuvent trouver de précieuses indications pour avancer dans la vie. Rose-Marie, ta communauté chrétienne te dit MERCI parce qu'elle a reconnu Jésus en toi.

 Rose-Marie, ton époux Léo que tu aimais,  tes enfants, Guylaine, Jocelyn, Dominique te disent  malgré leurs douleurs et leur conviction que ta mort n'est pas une vraie mort, que la vie n'est pas détruite, mais transformée : maintenant laisse-toi servir par Celui que tu as tellement servi. Pars en paix, entre dans la joie de ton maître et viens t'asseoir à la table de l'Eucharistie sans fin. Pour cette vie qui s'achève: MAGNIFICAT.  AMEN.

Gérald Chaput, Valleyfield
(Publié par Th.Dr.)

2016-06-09

OPINION D’UN CONCIERGE

Un article du Journal Métro du 7 mai 2016,  rapporte les paroles de M. le Maire Denis Coderre qui a comme projet de demander au Pape François de venir à Montréal, pour les Fêtes du 375e anniversaire de fondation de Montréal :  « Ça avance très bien, les démarches vont bon train. On continue à avoir de la correspondance », dit M. Coderre. Le Maire dit aussi avoir des échanges à ce sujet avec les Évêques du Canada, avec plusieurs cardinaux, en plus d’avoir l’appui des gouvernements du Québec et du Canada. Il a  récemment transmis d’autres documents à l’appui de sa demande au Vatican.

Un concierge,  rencontré devant le monument d’Émilie Gamelin, rue Ste-Catherine, Montréal, est d’avis que le Pape François ne viendra pas à Montréal, parce que M. le Maire Coderre ne veut pas ‘montrer’ les pauvres de Montréal, alors que le Pape marche avec eux sur la rue, à Rome.

En effet, le pape François passe à l'acte et montre l'exemple. Ainsi, à en croire le Daily Mail, le souverain pontife se serait déjà échappé des ors du Vatican, la nuit, afin d'aller prêter assistance aux sans-abris de Rome. C'est en tout cas ce qu'a révélé, lors d'une conférence de presse,  Monseigneur Konrad Krajewski, l'aumônier apostolique chargé des bonnes œuvres du Pape François.

Après la visite guidée de la chapelle Sixtine, fin mars, voici que maintenant les sans-abri, les migrants et les pauvres ont assisté, au premier rang, au  concert de bienfaisance du Pape, le 14 mai dernier, dans la prestigieuse salle Paul VI ! Les hôtes illustres, qui ont occupé les places d’honneur aux premiers rangs, normalement réservées aux personnalités, ont donc été… les pauvres de Rome, a annoncé Mgr Ravelli.

 (Notes cueillies dans Newsletters, Vatican)