2010-11-18

SOUS TON EMPRISE

Tu es arrivée, un jour dans ma vie. Avant toi, toutes les autres drogues avaient pour fonction de me garder en vie en m’empêchant de me suicider; insidieusement, tu as fait de moi ton esclave.

À la suite d’une perte d’emploi très rémunérateur et d’une séparation amoureuse, je me suis retrouvée à vivre seule.

Et puis, la rue ! Là, tu m’as fait jouer à la roulette russe avec une seringue dans mon bras, à la recherche du plus gros BUZZ de ma vie. Infernal !

J’ai entrepris ma première thérapie d’une durée d’un an et pendant mes quatre années d’abstinence, je t’ai interdit de revenir dans ma vie.

Et puis, tu es revenue m’agacer et, pendant un an je suis repartie avec toi. Et notre union a été plutôt décevante parce que j’avais compris où tu voulais m’amener et moi, je ne voulais pas y retourner.

J’ai accumulé 14 ans d’abstinence parsemés de périodes de chutes et de rechutes.

Je ne regrette ni ne renie ces années vécues sous ton emprise, mais il est temps pour moi de suivre la voie de l’abstinence de drogues dures.

Dans ma tête et dans mon cœur, le simple fait de passer le cap psychologique des 12 mois passés sans toi est l’élan dont j’ai besoin pour accumuler des ‘Air miles’ de liberté.

Cylvie G. (L’Itinéraire)

2010-11-09

CONTENIR SA VIOLENCE

Maxime, 12 ans, a commencé la dernière année de son primaire à l’école régulière.

Son père avait quitté le foyer familial alors que Maxime n’avait que deux ans. Il était violent avec sa mère. Aujourd’hui, Maxime ne veut plus en entendre parler. A sept ans, Maxime était dangereux. «Je m’en souviens très bien, j’avais des problèmes de colère. Si on m’achalait, je devenais très violent.» Mordre les gens autour de lui, lancer les chaises, renverser les bureaux; sa vie, et surtout celle de ses proches, était un enfer.

Sa mère décide de contacter le Dr Julien et son équipe. Au contact d’intervenants formés, Maxime s’adoucit progressivement. Il s’ouvre de plus en plus. Il participe deux fois par semaine aux ateliers du soir, il découvre le théâtre qu’il adore, s’initie au violon et au piano, il apprend à respecter les autres. Il suit aussi des séances d'art-thérapie qui consiste à créer un dessin ou une peinture tout en discutant avec le thérapeute qui joue le rôle de guide vers une prise de conscience personnelle.

Aujourd’hui, la mère de Maxime est heureuse du chemin parcouru: «Une chance qu'on a rencontré le Dr Julien. Maxime est désormais capable de gérer ses émotions».

Jérôme S. (L’Itinéraire, extraits)

2010-11-02

UN JEUNE SANS-ABRI

Après avoir commis des erreurs de jeunesse qui ont failli lui coûter cher, on peut dire de Joe qu’il a vraiment fait du chemin. Entré au travail comme aide en entrepôt, Joe s’occupe maintenant d’administration et d’approvisionnement et il en est tout fier. «J’aime mon travail, pour rien au monde je ne voudrais retourner à mon ancien état, je remercie sincèrement ceux qui m’ont aidé à en arriver là».

Quand il est arrivé dans la grande métropole, en provenance du Nouveau-Brunswick, Joe a longtemps erré dans les rues, sans destination, jusqu’à ce qu’il découvre un organisme qui lui a beaucoup aidé. En fréquentant ce Centre de jour il prend conscience de sa situation. Il apprend à se lever tôt pour aller au travail, à bien manger pour être en santé. ‘Le Centre est une porte ouverte vers le salut’. Réconcilié avec lui-même, réconcilié avec son père, il se propose de lui rendre visite dans sa ville natale. Il a d’autres défis, arrêter de fumer et aussi avoir un enfant avec sa blonde acadienne comme lui.

Pour Joe, le Centre est une organisation incroyable : donner à manger à plus de 200 jeunes, leur permettre d’avoir confiance en eux, être motivés et recouvrer la stabilité, ce sont des services inestimables. « Je ne sais pas ce que je serais devenu sans cet organisme ».

(Bulletin ‘Dans la rue’)