2009-03-26

NICOLAS dans la rue

J’ai rencontré Nicolas un de ces jours qui annoncent une période difficile pour les itinérants. Il était assis sur le trottoir.

Jeune, beau, il me demande : avez-vous 1 sou, juste 1 sou ?
J’ai tiré 1 $ de mon sac à main. Je me suis éloignée, incapable de gérer mes pensées : préjugés envers les itinérants, envers tous ceux qui leur donnent et qui contribuent à augmenter leur nombre en encourageant la paresse.

Après quelques minutes, surprise moi-même, je fais demi-tour, mon Cupidon venait de toucher mon âme. Je me retrouve assise avec Nicolas aux pieds de la foule. Il m’accueille chaleureusement, sans étonnement, nous parlons une bonne demi-heure, Il me raconte une enfance de difficultés d’intégration scolaire et sociale. Banni de l’école secondaire, mis à la porte par ses parents, il vit dans la rue depuis un an et demi.

En retournant chez moi, je me fais aborder par un autre qui m’offre le journal des itinérants. Je tire un autre dollar de mon sac à main et explique que j’ai lu le journal mais que je veux contribuer à son emploi. Il me répond d’une voix douce : « Madame, gardez votre dollar, il vous servira à acheter un café. Moi, je ne veux que vendre mon journal, je ne quête pas. »

Bien oui, me dis-je en m'en allant; j’ai compris, la dignité fait partie du menu affectif des gens de la rue, vendre le journal c’est un travail, ils ne demandent pas la charité. Quelle leçon !

Jeannine B. (lu dans l’Itinéraire)

2009-03-24

UN ÉLECTROCHOC DU CŒUR

Malgré mes 10 ans d’expérience, j’étais terrorisé à l’idée d’enseigner la religion à un groupe de filles de 15-16 ans, une matière bien ‘secondaire’ pour elles. Nous étions en période d’été.

Pendant mes vacances en Gaspésie, j’ai relu quelques programmes utilisés dans d’autres écoles secondaires, le défi n’était pas moins grand. Je me suis donc fait un programme ambitieux. Pas de bourrage de crâne, mais un électrochoc du cœur et de l’esprit : faire rencontrer le Dieu vivant à ces jeunes, un Dieu au cœur de leur vie, un Dieu qui les invite à le découvrir Lui et leur mission, à dire OUI, dans la foi, à l’image de Myriam de Nazareth.

A la rentrée, les filles ont été emballées par le programme que je leur ai présenté, une d’elles me dit : « Cette année, le cours de religion va nous faire avancer. » C’était un programme basé sur la vérité. Les jeunes sont faits pour la vérité, une vérité tellement belle qu’elle met le feu au cœur. La vérité, comme par exemple, la nécessaire abstinence en amour. Nous avons parlé aussi de suicide de ces jeunes qui a pour origine l’éclipse de Dieu dans leur vie et le combat de tous les jours contre vents et marées.

Grâce à la prière et notre action concertée, Dieu peut faire des miracles. J’en suis persuadé, le salut de notre milieu passe par ces jeunes filles, comme dans le passé par Marguerite Bourgeois, Émilie Gamelin, Marie de l’Incarnation, Jeanne Le Ber, et bien d’autres, qui ont tissé l’âme du Québec. Dieu peut encore opérer des miracles dans les cœurs !

Luc P. (Le Nic)