2009-09-17

A la rencontre du Dieu Providence

« Elle partit donc et fit comme Elie le lui avait dit, et pendant longtemps ils eurent à manger, lui et elle et le fils» (1 R 17, 15) Dans cette parole de l’Ecriture, Dieu vient en aide à une veuve à la demande du prophète.

Aujourd’hui encore nous avons besoin de la Providence du Seigneur.
Ce fut pour nous une grâce de le laisser agir dans notre vie. Pourtant, nous l’avons réalisé, vivre de Providence ne se fait pas sans effort de notre part…
Notre premier pas avec la Providence s’est manifesté par un choix :
celui d’éduquer nos enfants en ayant un parent à la maison jusqu’à leur entrée à l’école.
En conséquence, nous avons décidé de vivre avec les aléas d’un salaire unique pour la famille. Nous avons donc appris à vivre en fonction de nos besoins réels afin d’éviter d’embarquer dans la spirale de la consommation.
Ensuite, nous avons adopté une attitude d’ouverture et d’accueil envers les petits gestes de charité offerts. Finalement, nous avons choisi d’abandonner nos désirs au Seigneur par la prière, démarche essentielle mais si facile à oublier….
A deux reprise, Jean-Yves a perdu son emploi et ces congédiements coïncidaient avec les deux premières grossesses de Josiane.
La première fois, c’est seulement quelques jours après la naissance de Christophe, après six mois de recherches, que le téléphone a sonné pour une offre d’emploi.
La Providence s’est manifestée puisque cette situation nous a permis d’acheter une maison pour élever notre nouvelle famille.
La deuxième fois, après encore plusieurs mois de recherches, toutes les portes semblaient fermées. Jean-Yves a prié un «Gloire au Père» et a décidé de rester à la maison pour accompagner Josiane dans les dernières semaines de sa grossesse. A 17h00, le soir même, le téléphone a sonné à nouveau…
Ces deux exemples ne sont pas les seuls que nous ayons vécus.
La Providence se manifeste surtout dans les petits événements du quotidien : don de vêtements, aide pour faire de menus travaux à la maison… Cependant, dans notre joie d’accueillir cette simple Providence, le Seigneur nous a donné la grâce d’en vivre des expériences plus grandes.
Nous remarquons souvent que notre joie interpelle ceux qui nous offrent de l’aide. On nous dit : «C’est facile de vous donner, ça vous fait toujours plaisir!»
Pourtant, l’abandon à la Providence n’est pas un laisser-aller. Nous devons faire notre bout de chemin. …C’est à travers cette manière de vivre avec la Providence que nous sommes en mesure de faire la volonté de Dieu. Quelle joie pour nous d’en rendre témoignage!
Josiane Dupont et Jean-Yves Lavoie
(extrait de la revue Le Nic, janvier 2009)

2009-09-14

LA SOUFFRANCE DES AUTRES

Ma voisine a perdu son fils de 16 ans. Une balle dans la tête a eu raison de ce jeune en proie à la détresse. Chaque matin, je la vois prendre sa voiture et la vie continue… Hier elle est passée devant chez nous, le visage hagard, l’esprit absent. Ma conjointe a pu lui glisser un mot à l’oreille. En de pareilles circonstances que dire à une mère dévastée par le chagrin ? La vie ne fournit aucune réponse satisfaisante, seule l’interrogation pèse et mord dans la chair! J’aimerais la prendre dans mes bras avec compassion et prendre sur moi un peu de sa douleur.

La souffrance des autres et la nôtre jouent un rôle important dans une humanité faite pour le progrès, telle une main tendue, un regard rieur, une parole pour embrasser, des membres pour danser, des yeux qui regardent le soleil briller. Là où règne la souffrance, puissions-nous y jeter un peu d’harmonie; là où règne la souffrance des autres, puissions-nous laisser notre cœur frémir de compassion; c’est là que se trouve la réponse à toutes nos questions.

Sylvain-Alex L.
(Revue franciscaine)

2009-09-13

EN FLAGRANT DÉLIT DE MISÉRICORDE

Jean est entré à la prison de Bordeaux, Montréal, en 1969, il y est resté plus de 30 ans. Son crime? Avoir cru à la parole de Jésus : « J’étais en prison et vous êtes venu jusqu’à moi ». Il a choisi d’être prêtre et il est devenu aumônier de prison.

Au milieu des détenus, Jean représente le monde spirituel avec une sorte d’influence morale. Les gars sont portés à parler eux-mêmes de religion, souvent pour confier leur détresse, leur souffrance, leur questionnement. Parfois ils disent qu’ils ne prient pas, mais tous les soirs ils LUI parlent avant de se coucher, parce que prier pour eux c’est réciter des formules. Pour Jean, ce sont des pauvres qui ont un immense besoin de miséricorde. Célébrer la messe en prison donne tout son sens au mot ‘miséricorde’, ils sont disponibles à accueillir ce message.

Le plus important c’est de garder le lien, dit-il, même quand on condamne ce qu’une personne peut faire. Notre Seigneur se tenait avec des gens tout croches, ne les jugeait pas, ne les condamnait pas.

Jean s’occupe aujourd’hui de Oasis Liberté, un lieu de rencontre pour ex-détenus qui veulent poursuivre un cheminement spirituel.

(Extrait de Le Nic, septembre 2006)

2009-09-11

Voici un court témoignage qui m'a fait prendre conscience qu'une situation difficile peut souvent nous amener à décupler nos énergies pour aider les autres.
Après avoir perdu mon emploi comme aide-bibliothécaire à Montréal à la suite d'une surmédicalisation liée à la maniaco-dépression et à de fortes angoisses, je n'étais plus fonctionnel. Mon état physique aurait dû me donner droit à l'assurance-salaire prévue par mon assureur, mais mon employeur et mon médecin ont précipité mon retour au travail une semaine seulement après ma sortie de l'hôpital psychiatrique. J'ai été congédié peu après et j'ai pu dire bye-bye à l'assurance-salaire.
Je me suis alors senti démuni et sans recours. C'est la raison pour laquelle je me suis impliqué dans Action Autonomie afin de défendre d'autres personnes subissant le même sort. Cet organisme peut vous aider et m'aurait certainement été d'un grand secours.
Continuez à nous encourager, les camelots' car notre état de santé est souvent précaire.
Benoît
(Itinéraire, 15 mai 2009)