2014-07-05

Prendre mon envol

À l’automne de ma vie, comme les outardes, je prenais un nouvel envol. Avec confiance, j’ai prié Mère Gamelin d’être chef de ce nouveau chantier dans ma vie, tout en lui dessinant les balises et les avenues incontournables.

« Elle n’a rien compris, » pensais-je. Aujourd’hui, je sais que « JE » n’avais rien compris. Sur ma route, je ne voyais que les cônes oranges, les détours, les sens uniques, alors que les lumières éclairaient de nouveaux chemins de vie pour moi. De nouvelles voies s’ouvraient à moi et, dans la noirceur qui m’habitait,  je n’étais pas à l’écoute. J’avais ignoré la main tendue, les mains ouvertes, l’accueil chaleureux sur le seuil d’une porte.

Comme un jardin, le bonheur se cultive à la saveur des saisons de la vie et à la couleur que l’on veut bien lui donner. Comme on fait son jardin, on a le choix de cueillir les fruits à l’heure des moissons. Pour moi, ainsi va la vie. Aussi loin que je me rappelle, j’ai choisi de semer des graines de bonheur et d’en partager la récolte.

C’est sur l’invitation d’un ami à être hôtesse dans un salon funéraire que j’ai traversé la première porte avec une certaine fragilité. (Je crois même que c’était la journée de Mère Gamelin) Un salon funéraire? Impensable pour moi qui avais perdu plusieurs êtres chers de façon tragique, les blessures n’étaient pas cicatrisées.

Savons-nous à quel moment la vie nous ouvre de nouvelles portes? À quel moment nous devenons les instruments de la Providence? À quel moment nous réalisons que la Providence nous accompagne au quotidien sur la route de la vie depuis toujours? J’ai, depuis, les mains ouvertes et une main tendue. J’ai renouvelé mon contrat d’amour avec là-haut.

Je ne suis pas dans le passé, je suis dans l’aujourd’hui et dans l’avenir. Après plusieurs conversations avec le couple d’amis, après avoir  partagé leurs expériences et leur cheminement, encouragée, j’ai  accepté. Quel défi! Quelle découverte! Quel enrichissement personnel !

 J’ai mis un certain temps avant d’éprouver une aisance confortable. J’apprivoise toujours, au-delà des salons funéraires, mes peurs, mes souvenirs qui remontent en présence des personnes décédées. Il y a un quelque chose d’éphémère dans un salon funéraire.

Et comme dans la chanson de Jean Gabin :
Le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau…

…Moi qui suis à l’automne de ma vie

... On oublie tant de soirs de tristesse…Mais jamais un matin de tendresse !

…Maintenant, je sais….Je sais qu’on ne sait jamais!

…On ne sait jamais le bruit, ni la couleur des choses.

C’est tout ce que je sais…mais ça, je le sais.

 Merci de m’avoir ouvert la porte de votre confiance et le jardin de votre cœur.

Je vous aime et, comme on fait son jardin, pensez à semer des graines d’amour!

 Pierrette C. Associée Providence

Pour avoir accès au texte complet: http://www.providenceintl.org/fr/